Première déprime... Depuis hier!
21h00, Québec, Canada. Je suis seul. Je me sens seul. Dehors, le vent pleure ma tristesse. Je sens ses larmes frapper ma fenêtre. Je suis seul et je me sens plus seul que jamais. Autour de moi, il n'y a plus personne depuis longtemps. Plusieurs mois ont passé depuis qu'on m'a dit qu'on m'aimait. Bien des journées se sont écoulées depuis qu'on a su m'offrir la tendresse tant désirée. Durant de longues heures, j'ai pu voir des couples s'embrasser, s'enlâcer... Je les envie tellement! Pourquoi ne puis-je pas vivre ce rête tant attendu? Qu'ai-je donc fait à Dieu pour qu'il me torture ainsi? Suis-je seulement fait pour partager mes nuits avec Morphée?
Je me rappelle des belles années. Je ne savais pas ce que je faisais. J'étais inconscient. Pourquoi ne pas être resté à l'âge de quatre ans? J'aimerais tellement retourner en arrière pour ne plus y penser.
Le découragement me fait oublier que je dois chercher pour trouver. Je veux quelqu'un qui comprendra... Mon passé est trop lourd. J'ai trop à raconter. L'Afrique a fait de moi un homme que je n'ai jamais voulu être. Cette expérience ne devait pas me changer de la sorte. Je paye pour ce que j'ai eu: quelques mois de bonheur et de tristesse assez intense pour que la monotonie de la vie citadenne routinière me tue. Consciemment, je vois la dépression venir. Je la sens m'atteindre. Peu à peu, je deviens un suicidaire qui n'aura jamais envie de mourir. Ce qui me garde en vie: l'espoir d'enfin pouvoir trouver quelque chose qui va m'aider à avancer.
On dit souvent que derrière chaque grand homme se trouve une grande femme. J'ai bien hâte de pouvoir commencer à grandir! Peut-être demain... Peut-être la semaine prochaine... Si je peux faire un voeux, ce serait que je puisse enfin être bien avec quelqu'un. Je ne veux pas attendre d'avoir perdu tous mes cheveux bruns pour vivre avec sérénité.
La sérénité viendra peut-être avec le sommeil. Je devrais aller rêver des plages de Mombasa, de Maasaï Mara, du Mont Longonot, du Lake Naivasha... Le sommeil me fera peut-être parcourir les quelques millliers de kilomètres. Il me ramènera peut-être Anne, celle que j'ai tant aimé et que je n'aurais jamais dû abandonner.
